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VERS UN PAYSAGE ET SES HORIZONS
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Travail de fin d’étude
Comment l’architecture peut être un outil de relation entre l’homme et le paysage ?
Ou en d’autres termes, à travers la perception d’espaces construits, quels sont les éléments
architecturaux de mise en scène du paysage permettant à l’homme de s’y incorporer ?
Une gare à Nieuwpoort en 2100
Échelle territoriale
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La région dunaire de Sandeshoved en 2100

Le paysage de la mer fascine les hommes depuis toujours. Est-ce l’envie d’ailleurs ? Ou la fascination de l’eau à perte de vue ? En tout cas, un paysage de bord de mer, surtout le long du littoral belge, émeut par sa constante horizontalité et sa troublante frontalité.De nombreux artistes peintres du siècle passé, comme Léon Spilliaert, Constant Permeke ou James Ensor, ont tenté d’immortaliser ces paysages, au travers de représentations expressionnistes, symbolistes ou orientalistes. On y retrouve ainsi de vastes espaces vides, des eaux tantôt calmes, tantôt tumultueuses, des lignes à perte de vue… Et l’on y perçoit dans ces scènes parfois de la fascination et parfois de l’effroi. Aussi la mer, pour beaucoup d’homme, est l’écho de l’horizon et de l’infini. Ainsi, dans la compréhension du paysage maritime, la ligne d’horizon est une composante primordiale.
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Échelle du voyage
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Les réseaux entre la presqu’île et le « continent » en 2100

L’une des autres particularités du littoral belge est l’omniprésence de la digue qui, outre son rôle technique, propose au public une balade le long de la plage et le long de la ville. Ce terme a même pris un autre sens dans le langage local, puisque la digue n’est plus seulement un ouvrage de génie civil, mais aussi un espace de promenade et d’animations en bord de mer, longeant les villes balnéaires, parcouru chaque année par des milliers de visiteurs. Ainsi, cette digue devient l’intermédiaire entre le paysage et la ville et est devenue, lors du développement des activités liées au tourisme balnéaire, un élément constitutif du tracé urbain des villes.
Depuis toujours, l’homme vit près de l’eau et de fait près de ses richesses. Ainsi, de nombreuses villes se sont construites en bordure de littoral et ont fait émerger ports et infrastructures en tout genre. La proximité des villes avec le rivage, donne une limite à leur expansion. En effet, la mer borde et bordera toujours les terres habitées.
Mais que génère alors cette continuité, entre un lieu que l’on apprivoise, tel que la ville et un lieu qui reste sauvage et lointain, tel que la mer ?
La ville, en complément de cette longue promenade, s’ouvre sur le paysage et sur son immensité, en créant des percées linéaires dans la ville vers l’horizon. L’homme se retrouve alors projeté dans le paysage.
Michel Courajoud parle de l’horizon et de sa relation à la ville par ces mots :
« Un des problèmes importants de la ville contemporaine me semble être son obstruction et de ce fait sa désorientation. L’accumulation non réglée des constructions dans la ville actuelle est telle que tous les horizons se ferment. Il n’y a plus de lointain, plus de paysage, ou du moins plus cette forme de paysage que crée le rapport intelligible entre le grand territoire et les divers agencements des hommes qui l’habitent. »1
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Échelle du voyage
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Les réseaux entre la presqu’île et le « continent » en 2100


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Nous pouvons alors nous poser la question. À savoir, comment l’architecture peut être un outil de relation entre l’homme et le paysage ? Ou en d’autres termes, à travers la perception d’espaces construits, quels sont les éléments architecturaux de mise en scène du paysage permettant à l’homme de s’y incorporer ?
La probable montée des eaux sur le territoire belge, dans les années à venir, proposera une redéfinition du littoral. Cette perspective permet de se questionner alors sur l’impact qu’auront ces modifications sur l’organisation du territoire, surtout en terme de communication. Mais aussi, face à de nouveaux paysages et de nouveaux horizons, comment la ville interagira avec eux?
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La ville se retourne
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Nieuwpoort et sa gare en 2100
Voies de chemin de fer
Voies de chemin de fer disparaissants
Nouvelle voie de chemin de fer - 2100
Réseaux routiers disparaissants
Réseaux routiers

Plan d’implantation
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Un nouveau paysage: l’emprise de l’eau sur les terres en 2100

Au travers de cet écrit, nous avons exploré les possibles, à la suite de la montée des eaux dans les années à venir et ce que cela impliquerait au paysage du littoral belge. Nous avions compris, au préalable que la plaine côtière belge est actuellement scindée par les villes balnéaires entre le paysage maritime et le paysage terrestre des polders.
Par le biais du projet de travail de fin d’études, nous avons alors spéculé, et mis en place un nouveau paysage, afin d’étudier les modifications que celui-là apporterait au territoire, et plus précisément à la ville de Nieuwpoort. Il en ressort, qu’à la suite de la montée des eaux, les villes balnéaires ne seraient plus une séparation entre deux territoires, mais une transition de l’un vers l’autre.
Il était alors intéressant de se demander, comment l’architecture peut être un outil de relation entre l’homme et le paysage ?
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Coupe perspective
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Intégration de l’homme à son paysage et ses horizons
La fascination qu’amène la contemplation du paysage de la mer, nous a fourni les clefs d’étude, en nous amenant à nous interroger sur le paysage et ses principes, mais aussi sur l’importance de la ligne d’horizon dans sa composition. Nous avons ainsi développé une analyse de ces deux concepts, permettant d’identifier des outils de « mise en scène » et des outils d’ « intégration ».Cette étude, nous a amené à nous questionner sur la perception des espaces construits, et à identifier les éléments architecturaux de mise en scène du paysage, permettant à l’homme de s’y incorporer.En sont donc ressorti : le cadrage, les lignes de force et les contrastes pour la « mise en scène » du paysage ; l’expérience sensorielle et mémorielle pour l’ « intégration » de l’homme au paysage ; le sol, le rapport d’échelles et le mouvement pour l’ « intégration » de l’homme à l’espace de l’horizon.Par une réflexion sur le projet de travail de fin d’études, nous avons compris que le paysage et l’horizon sontdes concepts qui se lient l’un à l’autre, et que chacun influe sur l’architecture ou la perception de l’espace.En effet, l’homme parcourt l’architecture, l’architecture met en scène le paysage, le paysage prend sens par la présence de la ligne d’horizon, et finalement l’horizon place l’homme dans son environnement, et donc le paysage qu’il perçoit.
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Coupe perspective
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Intégration de l’homme à son paysage et ses horizons
Le paysage lorsqu’il n’est pas accompagné de la ligne d’horizon perd de son immensité et surtout devient un décor, une toile de fond, sans réelle profondeur. L’homme voit cette scène, mais ne peut pas faire de lien avec le territoire plus vaste qui l’entoure. L’importance de l’horizon dans l’expérimentation du paysage est donc avérée.
Au contraire, lorsque l’horizon fait partie du paysage, alors celui-ci se déploie largement, infiniment jusqu’à atteindre une échelle qui dépasse celle de l’homme . Ceci, par l’intermédiaire de l’architecture, marque le contraste qu’il existe entre le « moi, ici et maintenant », et la perspective vers un ailleurs.
Ainsi l’architecture, lorsqu’elle entretient un rapport avec le paysage proche, mais aussi le lointain, avec la ligne d’horizon et lorsqu’elle s’ouvre et compose le paysage qui l’entoure, alors l’homme dans son parcours et son utilisation des lieux intègre le paysage à son environnement architecturé et s’intègre, à travers le bâtiment et la fonction, au paysage.
« La ville est maudite dans la mesure où elle nous dérobe l’horizon. »2
Aujourd’hui, l’horizon est absent de la ville et leurs « paysages » se limitent à une étendue proche, à l’échelle
de la ville. La montée des eaux nous donne, dans ce cas, l’occasion de réintroduire très largement un nouveau paysage dans la ville balnéaire. Mais en dehors de cette spéculation climatique, de cette localité et à l’image des ouvertures qui s’organisent le long du littoral belge dans le front-bâti, nous pouvons nous demander, comment le paysage lointain et donc l’horizon, peuvent être réintégrés aux villes et donc à la perception courante de l’homme des espaces urbains ?
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Coupe perspective
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Entre le « moi, ici et maintenant », et la perspective vers un ailleurs.